Et si la clé du progrès numérique se cachait dans la structuration des données ?
Malgré les avancées numériques, une réalité persiste : des milliers de données sont encore enfermées dans des formats inexploitables automatiquement. Et cela freine considérablement la fluidité de l’échange de données entre acteurs publics, mais aussi entre tout secteur confondu.
De quoi parle-t-on ?
Fichiers PDF figés, documents scannés non exploitables par machine, tableaux Excel sans standard, formulaires Word bricolés, comptes rendus en texte libre… Ces formats sont omniprésents dans de nombreuses organisations : administrations, communes, intercommunales, mais aussi associations, universités ou entreprises.
Ils posent tous le même problème : les données qu’ils contiennent sont illisibles pour un système automatisé.
Et pourquoi est-ce un problème ?
Parce qu’une donnée non structurée :
- ne peut pas être échangée automatiquement entre services ;
- ne peut pas être validée ou croisée avec d’autres sources ;
- ne peut pas être interprétée par une intelligence artificielle ;
- exige une re-saisie manuelle… donc un risque d’erreur et une perte de temps.
Exemple concret : un certificat scanné en PDF transmis par mail devra être relu, contrôlé, transcodé manuellement par un agent. Si ce certificat était structuré (XML, API, etc.), il pourrait être lu, vérifié et enregistré automatiquement.
Ce n’est pas qu’un sujet technique, c’est un enjeu d’efficacité et de qualité de service.
Les administrations ne peuvent pas devenir parfaitement interopérables si elles s’appuient encore sur des formats « muets ». Cela risque en effet de freiner la mise en place de projets de simplification, de guichet unique ou d’analyse territoriale.
Structurer les données, c’est leur donner une grammaire commune.
Et c’est une condition incontournable pour qu’un écosystème numérique fonctionne réellement :
- Échanges fluides
- Sécurité juridique
- Automatisation fiable
- Décisions mieux éclairées
En Wallonie, beaucoup de structures ont pris conscience du problème. Mais pour changer, il faut :
- former les équipes à une culture de la donnée structurée ;
- intégrer ce réflexe dans chaque nouveau projet numérique ;
- accompagner les producteurs de données vers des formats réutilisables.
La structuration des données n’est pas un luxe.
C’est le socle de tout progrès numérique durable !